L’Union des Entreprises de Proximité (U2P) de la Région Ile-de-France a mené une enquête auprès des communes de plus de 5000 habitants afin d’évaluer le soutien local au commerce de proximité et d’étudier la santé économique de ces entreprises. Cette enquête, réalisée en complément de l’Observatoire web du Commerce et des Services de proximité, a permis de recueillir une centaine de réponses, représentant un tiers des communes concernées.
Bien que la loi NOTRe de 2015 ait intégré le commerce au bloc de compétences obligatoires « développement économique » transféré aux communautés de communes et d’agglomération, la compétence « commerce » demeure principalement sous la responsabilité des communes franciliennes. En effet, les relations avec les commerçants et professionnels de proximité sont majoritairement gérées par les communes, et près de la moitié des responsables en charge du commerce n’ont aucun échange avec l’intercommunalité sur ce sujet.
C’est tout l’intérêt de l’enquête menée par l’U2P Ile-de-France qui met en lumière les défis auxquels font face les communes pour soutenir le commerce et les services de proximité, ainsi que les actions mises en place pour y répondre.
- L’implication des commerçants dans la vie et l’animation locale : un potentiel à exploiter
Bien que les commerçants soient présents dans un quart des conseils municipaux et que les associations de commerçants soient des interlocuteurs privilégiés des communes, il existe encore des marges de progression. En effet, ces associations sont absentes dans un quart des communes, et leur action est fréquemment jugée peu efficace (note moyenne : 5.7/10).
- Un bilan mitigé du commerce local
Le bilan dressé par les élus et responsables des communes concernant la situation du commerce et des services de proximité est contrasté. Parmi les principales observations, on note que les besoins de la population en commerces et services de proximité sont insuffisamment couverts dans 40% des communes, que 60% des communes regrettent le manque de commerces « locomotives », et que 50% des communes estiment que les commerces de proximité ne jouissent pas d’une bonne santé économique.
- Les obstacles au développement du commerce et des services de proximité
Le principal obstacle au développement du commerce et des services de proximité est le montant des loyers, considéré comme élevé dans 71% des communes. Les difficultés de stationnement arrivent en deuxième position (mentionnées dans la moitié des communes). Toutefois, la majorité des élus et responsables interrogés estiment que le développement de la grande distribution n’affecte pas le commerce de centre-ville.
- Les actions en faveur du commerce et des services de proximité
Les communes investissent prioritairement dans l’aménagement et l’immobilier d’entreprises. Parmi les actions les plus courantes, on trouve la redynamisation du centre-ville (81% des communes), l’accompagnement conseil aux commerçants (80%), et le recours au droit de préemption (50%). En ce qui concerne l’accessibilité, les mesures les plus fréquentes sont la création de places de stationnement et l’aménagement de zones piétonnes.
- Des initiatives communales pour soutenir le commerce et les services de proximité
De nombreuses communes ont mis en place des projets pour encourager le commerce et les services de proximité, comme des primes à l’installation pour la création de nouveaux commerces (Avon), des chéquiers de bons d’achat (Blanc-Mesnil), des concours de vitrines (Chatou), ou encore des actions « Cœur de ville » (Corbeil-Essonne, Mantes-la-Jolie, Nemours, Trappes).
Si des progrès restent à faire, notamment en ce qui concerne l’implication des commerçants et l’efficacité des associations, cette enquête témoigne de l’engagement des communes en faveur du développement économique local.
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